Mardi 8 janvier- Vatican II

Publié le par Vatican II

2012-10-14 Vatican II - SCJAVEL

 

50Ème anniversaire du concile

  une occasion pour faire le point


Lumen Gentium

 

1 - Le Christ, fondement de l'Eglise

 

Appartenance de l'Eglise, non aux hommes mais à Dieu

Le plan de Dieu sur la création en général et l'humanité en particulier

Tous les hommes sont appelés à former le nouveau Peuple de Dieu. En conséquence, ce Peuple doit, sans cesser d'être un et unique, s'étendre au monde entier et en tous les siècles afin que s'accomplisse le dessein de Dieu, qui au commencement créa la nature humaine une et voulut ensuite rassembler en un seul corps tous ses enfants dispersés. (LG 13-1)

La place centrale du Christ, Dieu fait Homme, qui ramène l'humanité à Dieu (salut)

"point singulier dans l'espace-temps du Cosmos"

Le temps de l'Eglise; l'Esprit Saint est répandu et envoi l'Eglise en mission, pour annoncer la Bonne Nouvelle; l'Eglise est envoyée au service du monde pour donner la Vie

Dieu envoya l'Esprit de son Fils,Seigneur et vivificateur, qui est pour toute l'Eglise et pour chacun des croyants, principe de réunion et d'unité dans l'enseignement des Apôtres, dans la communion, dans la fraction du pain et des prières. (LG 13-1)

 

2 - L'Eglise, Peuple de Dieu et grandeur du chrétien

Le Christ rassemble en un seul Peuple tous ses enfants dispersés

Il appel la foule des hommes de parmi les Juifs et de parmi les Gentils, pour former un tout non selon la chair mais selon l'Esprit et devenir le nouveau Peuple de Dieu.

... ceux-là deviennent ainsi finalement "une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un Peuple que Dieu s'est acquis... (LG 9)

NB : des expressions que nous connaissons bien aujourd'hui car intégrées dans certains prières eucharistiques.

 

p.m. La constitution hiérarchique de l'Eglise et en particulier l'Episcopat.

 

3 - Les laïcs

La dignité des laïcs, membres du Peuple de Dieu

Si donc, dans l'Eglise, tous ne marchent pas sur le même chemin,tous, cependant, sont appelés à la sainteté et ont reçu à titre égal la foi qui introduit dans la justice de Dieu. Même si certains sont institués docteurs, dispensateurs des mystères et pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l'activité commune à tous les fidèles dans l'édification du corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. (LG 32-3)

Le rôle missionnaire et prophétique des laïcs

Cette évangélisation, véritable annonce du Christ proclamé par la parole et le témoignage de la vie,présente un aspect tout à fait caractéristique et possède une efficacité particulière du seul fait qu'elle est accomplie dans les conditions ordinaires de la vie courante. (LG 35-2)

L'organisation fraternelle entre pasteurs et laïcs

Les pasteurs doivent reconnaître et promouvoir la dignité et la responsabilité des laïcs dans l'Eglise, utiliser volontiers leurs avis prudents, leur assigner des postes de confiance au service de l'Eglise, leur accorder la liberté d'action et un champ où ils puissent l'exercer, et même les encourager à entreprendre des oeuvres de leur propre initiative. Ils doivent aussi considérer avec attention et affection paternelle dans le Christ, les projets, les demandes et les désirs proposés par les laïcs. [...]

De ces rapports familiers entre laïcs et pasteurs on doit attendre pour l'Eglise de nombreux et d'heureux résultats. De cette manière en effet, les laïcs acquerront d'avantage le sens de leurs propre responsabilités. [...] Et ainsi l'Eglise entière, fortifiée par tous ses membres, accomplira avec une plus grande efficacité sa mission pour la vie du monde. (LG 37-3 et 4)

 

BRUNO CATRICE

 



1ère partie

Introduction

De 1962 à 1965, en quatre sessions de 3 mois, 2400 évêques et théologiens venus du monde entier,

se sont réunis à Rome autour du Pape. 17 Eglises chrétiennes non-catholiques ont été invitées, ainsi qu'un certain nombre d'observateurs.

Il s'agit d'opérer on « aggionamento », c'est à dire une adaptation du message de l'Eglise au monde

moderne. C'est un concile pour ouvrir l'Eglise au monde, en retournant à sa tradition la plus authentique. Jean XXIII a souhaité que le concile soit avant tout POUR, et non CONTRE.

Contrairement au passé, l'épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité.

Vatican II est un appel à servir les hommes, en essayant de leur montrer un visage de l'Eglise où

ils puissent découvrir une image de Dieu.

Il s'agit de respecter fidèlement la doctrine, en ce qu'elle a d'immuable, et de la présenter d'une façon qui réponde aux exigences de notre époque.

 

Liturgie: Constitution Sacrosantum concilium

La liturgie est à la fois le culte que l'Eglise rend à Dieu, et en même temps, elle est la source par laquelle Dieu offre sa grâce aux hommes.

La liturgie est source et sommet de la vie de l'Eglise.

La mission essentielle de l'Eglise est d'annoncer le salut pour tous les hommes.

Le concile veut rénover les rites par un retour aux source.

Avec Vatican II, la liturgie n'est plus considérée comme la messe du prêtre, mais comme l'action du Peuple de Dieu. La participation des fidèles est essentielle.

 

Usage du français, prière universelle, baiser de paix, éventuellement concélébration....

Le prêtre célèbre face aux fidèles; retour au diaconat permanent;....

Elle doit rendre la liturgie accessible au plus grand nombre, et doit témoigner de la fraternité entre les fidèles.

Le concile augmente la place accordée à l'Ecriture, et nous ramène sur le chemin pascal.

Tous les livres de la Bible, à commencer par l'ancien testament, ont été introduits dans le lectionnaire.

 

2ème partie

L'Eglise: Constitution Lumen Gentium

Texte central du concile. C'est toute une conception de l'Eglise qui avait prévalu au 19ème siècle qui se trouve définitivement mise en question.

Dom Helder Camara écrivait: « C'en est assez des évêques princes, C'en est assez d'une Eglise qui veut être servie. Les temps de domination de l'Eglise sont révolus. »

Triomphalisme, cléricalisme, juridisme sont rejetés.

Evêques et prêtres vivent plus sobrement . Le pape renonce à la tiare,....

 

La véritable charpente de l'Eglise ce n'est plus son organisation juridique et pyramidale, c'est la relation qu'elle entretient avec le Père, le Fils et le Saint Esprit. Elle part du Peuple de Dieu.

Ce n'est pas la hiérarchie qui est la raison d'être des fidèles, mais bien les fidèles qui sont la raison d'être de la hiérarchie.

Les Pères conciliaires mettent l'accent sur l'égalité fondamentale des membres de l'Eglise,

et sur la collégialité des évêques.

 

Lumen gentium part du dessein de Dieu pour le monde. C'est en Jésus Christ « lumière des nations » que s'arrime cette Eglise.

Cette constitution sur l'Eglise présente le mystère trinitaire comme un décentrement éternel de Dieu, en lui-même et dans ses rapports avec nous.

Le concile reconnaît qu'il y a dans les autres Eglises non-catholiques des éléments nombreux de vérité et de sanctification, c'est à dire de salut.

 

Le texte ouvre, avec la partie sur les laïcs, à une reconnaissance propre de leur vocation; et leur participation pleine et entière à la mission prophétique, royale et sacerdotale.

Une Eglise où chacun est appelé à la sainteté.

 

Les évêques disposent collégialement , sous la présidence du pape, de l'autoritaire dans l'Eglise.

Lors de l'ouverture Jean XXIII proclamait que le monde a besoin du Christ, et que l'Eglise doit apporter le Christ au monde.

Le cardinal Journet affirme: «  Là où est la charité, là est l'Eglise ».

 

Lumen gentium développe une théologie du laïcat dans la logique du Peuple de Dieu, où chaque baptisé est appelé à participer à la venue du Royaume.

Sa mission propre: « rendre l'Eglise présente actuellement dans ces lieux et ces conjonctures où seuls, ils peuvent faire qu'elle soit le sel de la terre.

 

3ème partie

a) La Parole de Dieu: constitution Dei Verbum

« L'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance du Christ » disait St. Jérome.

Refonder la vie de l'Eglise et celle de tous les croyants sur la lecture des Ecritures saintes.

Le concile a voulu rappeler que toute vie chrétienne est d'abord une écoute de la Parole de Dieu

Dieu parle en s'adressant à l'humanité, en une authentique rencontre. La foi est alors libre engagement de l'homme, en réponse à cette parole.

 

Dei verbum précise la source de la révélation, les rapports entre Ecriture et Tradition, le rôle du magistère dans l'interprétation de l'Ecriture.

Un axe majeur de Dei verbum est l'affirmation de l'importance de l'Ecriture dans la vie de l'Eglise

et de chaque fidèle.

 

b) La liberté religieuse: Déclaration Dignatis humanae

Texte adressé à tous, catholiques ou non.

Après des discutions parfois vives, l'Eglise reconnaît la liberté religieuse.

Les évêques s'accordent finalement sur la dignité de l'homme comme premier fondement de cette liberté.

L'Eglise catholique ne revendique plus une position dominante, ni l'intervention de l'Etat.

Nul ne possède la Vérité, parce que la Vérité est une personne: le Christ.

En matière religieuse l'homme doit être exempt de toute contrainte.

 

Au paragraphe 12, l'Eglise reconnaît qu'il y a « eu parfois, dans la vie du Peuple de Dieu, des manières d'agir moins conformes, ou même contraires à l'esprit évangélique ».

 

4ème partie

L'Eglise s'ouvre au monde; Constitution Gaudum et spes.

Avec gaudium et spes, l'Eglise sort de sa défensive vis à vis de la modernité, et s'ouvre à son temps.

Le texte se présente comme une charte de la relation de la foi à la vie; de la relation de l'Eglise au monde; de la relation du chrétien à ses frères non-chrétiens ou non-croyants.

L'objectif est de servir; une foi qui agit, en particulier au service des plus pauvres.

L'Eglise est sortie de sa peur. Elle accueille le monde, en partage les inquiétudes et les espoirs, et propose un art de la réflexion éthique partageable par tout homme, et impérieux pour les chrétiens.

Cette constitution comprend deux parties:

a) La première plus théologique et doctrinale, titrée « L'Eglise et la vocation humaine » traite des fondements de la pensée sociale de l'Eglise.

b) La seconde partie, plus morale et pastorale, aborde quelques problèmes plus urgents et plus concrets:  le mariage et la famille, la culture, la vie économico-sociale, la vie politique, la paix et les relations internationales.

 

Le fondement de la pensée sociale de l'Eglise est la dignité de la personne humaine.

Discerner les signes que l'Evangile apporte sur l'éthique.

Volonté des évêques de parler d'un même élan, aux chrétiens et à tous les hommes.

« L'Eglise en ce monde, n'est pas une fin pour elle-même; elle est au service de tous les peuples ».

(Paul VI).  L'Eglise doit faire grandir le monde en humanité. Elle communique la grâce qui élève l'homme à la dignité de fils de Dieu.

 

Les Pères conciliaires ont interprété les signes des temps, à la lumière de l'Evangile.

Il convient aujourd'hui de retrouver cette dynamique profonde pour discerner les points névralgiques:

la fragilité de l'être humain, sa tentation de masquer cette précarité pour s'ériger comme maitre de l'univers, au mépris des plus faibles;

la relation toujours à humaniser entre les hommes et les femmes;

le défis de la déchéance corporelle et de la mort;

la violence que seul peut vaincre l'amour des ennemis; ….

 

Gaudium et spes encourage les chrétiens à agir avec des non-croyants pour bâtir un monde plus juste.

 

5°)partie

La vie et la mission de l'Eglise

Les actes du concile comprennent encore de nombreuses déclarations ou décrets sur la mission,

les différents ministères, les laïcs, l'oecuménisme, le dialogue avec les religions non chrétiennes.....

Pour le concile, tous les baptisés sont invités à être non seulement disciples du Christ, mais apôtres de l'Evangile. Tout baptisé est « prêtre, prophète et roi ».

 

D'autre part, le concile rejette l'anathème porté contre les juifs: « L'Eglise déplore les haines, les persécutions, et les manifestations d'antisémitisme. »

Les textes du concile sont si nombreux qu'on ne peut pas tout aborder, dans cette brève synthèse.

 

Conclusion

Au cours du concile, l'Eglise a repensé sa propre identité et le sens de sa mission.

Vatican II a en effet transformé en profondeur la manière de prier et de célébrer, de se rapporter à la Parole de Dieu. Il a donné aux fidèles de prendre leur part avec les prêtres et les évêques , à la mission de témoignage et d'évangélisation, d'investir les différents champs du savoir, de travailler au service de la justice et de la paix avec d'autres qui ne partage pas leur foi, de nouer des relations

d'estime avec des représentants d'autres traditions religieuses.

 

Frère Alois de Taizé, écrit:

« Être fidèle au concile, c'est ne pas avoir peur des évolutions du monde actuel.

La rupture de la transmission de la foi entre les générations est un phénomène de société qui se généralise en Europe!

On peut s'en lamenter; on peut aussi y voir « un signe des temps ». D'où nécessité de se former davantage à la Parole de Dieu. »

 

Marcel Gauchet écrit:

« On est passé d'un christianisme sociologique qui relevait d'un conformisme social, à un christianisme reposant sur la foi.....

 « Nous vivons un séisme civilisationnel d'une portée extraordinaire....

« L'Eglise n'a plus beaucoup de pratiquants, mais elle peut avoir beaucoup de sympathisants... »

 

Xavier Plassat, dominicain du Brésil écrit:

« Le retour à la Bible, la promotion de la collégialité, la participation de tous, ordonnés ou laïcs, à

la vie de l'Eglise, a été quelque chose de tellement moderne que cela a été insupportable à certains.

Pendant les 50 années suivantes, il a fallu lutter pour éviter de revenir à ce qui était avant!.......

 

« Vatican II nous invite chaque jour à témoigner de notre décalage de vision par rapport à ce monde consumériste, très individualiste,et très narcissique. Cette dimension de concile qui s'ouvre à l'autre

dans sa différence, et dans sa richesse, est une invitation constante à dire que notre monde n'est pas uniquement défini par nos cartes de crédit! »

 

Et nous,où en sommes-nous de la connaissance et de l'esprit du concile ?

 

Pour approfondir, se reporter aux textes du concile, à défaut à des résumés:par ex.:

« l'ABC de Vatican II » publié par La Croix; ou la brochure diocésaine sur Gaudium et Spes;

ou « N'oublions pas Vatican II » de Gustave Martelet. 

S'adresser à La Procure.

 

Texte de Maurice Boisdon

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